HomeCommuniquéSolidarité internationale avec la leader écoféministe K’iche’ Lolita Chávez, Guatemala

Solidarité internationale avec la leader écoféministe K’iche’ Lolita Chávez, Guatemala

* DÉFENDONS LES TERRITOIRES QUE NOUS HABITONS ET LES CORPS DES FEMMES QUI PRENNENT SOIN DE LA VIE

* NOUS EXIGEONS QUE L’ON CESSE DE PERSÉCUTER AURA LOLITA CHAVEZ ET LES AUTRES DÉFENSEURES DE LA VIE, ET QUE LEURS DÉNONCIATIONS FASSENT L’OBJET D’UNE ENQUÊTE

Nous sommes des féministes de ce continent, qui habitons des territoires historiquement pillés et saccagés par les groupes de pouvoir et d’intérêts patriarcaux du capital national et transnational, qui font la promotion de politiques extractivistes, colonialistes, patriarcales, qui détruisent la nature, assassinent les cours d’eau, abattent les arbres, anéantissent les forêts, les cours d’eau, les glaciers, contaminent les terres et les sources d’eau et assassinent les peuples qui résistent à cette destruction, et en particulier les femmes défenseures de la vie.

Nous sommes des féministes qui participons aux luttes depuis nos territoires, avec nos corps comme premier territoire à défendre, et qui faisons face à l’épidémie de maladies qui se multiplient en raison des politiques de mort qui promeuvent la violence à notre égard, la violence contre nos corps non domestiqués.

Nous appartenons à différents courants organisés du féminisme : sœurs des féminismes communautaires, autochtones, noirs, populaires, locaux, paysans, urbains, etc. Nous nous reconnaissons dans le cheminement de nos peuples et dans la lutte antipatriarcale contre tous les modes de destruction qu’implantent les pouvoirs pour soutenir et reproduire des systèmes d’oppression capitalistes, patriarcaux, colonialistes, impérialistes. Nous recevons depuis un certain temps déjà les dénonciations faites par notre sœur Lolita Chávez comme porte-parole du Conseil du Peuple K’iche’ -CPK- et du Réseau des Guérisseuses ancestrales du féminisme communautaire de Iximulew-Guatemala (Red de Sanadoras Ancestrales del Feminismo Comunitario desde Iximulew- Guatemala), qui a à plusieurs reprises alerté le public sur la destruction que les entrepreneurs forestiers comptent réaliser sur leurs territoires. Nous savons qu’elle a reçu pour cette raison plusieurs menaces, lesquelles s’ajoutent à d’autres menaces reçues précédemment, toutes liés à ses activités de défense territoriale reconnues à l’échelle internationale.

Nous sommes stupéfaits de voir que l’État du Guatemala n’a donné aucune réponse à cette situation et qu’aucune enquête n’a lieu sur ces dénonciations et sur les responsables de la coupe forestière illégale sur les territoires habités par le peuple maya K’iche’. Ces jours-ci, le Conseil du Peuple Maya de l’Occident (Consejo del Pueblo Maya de Occidente-CPO) dénonçait une nouvelle agression survenue le 7 juin contre Aura Lolita Chávez Ixcaquic, et d’autres personnes membres du Consejo del Pueblo K’iche’ (CPK). L’organisation souligne dans sa déclaration : « En tant que Conseil K’iche’, nous avons convenu de prolonger le mandat défini lors de l’assemblée réalisée le 28 mai pour faire cesser la coupe d’arbre effrénée. À cette occasion, il a été décidé de faire savoir à l’État du Guatemala que nous exigeons la suspension immédiate des permis et concessions forestières réalisées dans le département de K’iche’, au nombre de 97 jusqu’à présent. Ce que nous exigeons est que cesse la coupe d’arbres immodérée, celle-ci mettant en péril les forêts et nous laissant sans eau. Dans nos maisons, dans nos familles, parfois nous avons une demi-heure d’eau courante par jour, mais beaucoup de familles n’ont déjà plus d’eau. Nous devons acheter de l’eau aux camions qui distribuent ce liquide vital mais le vendent, et cela représente une hausse du coût de la vie, déjà élevé. Et ici au K’iche’, nous sommes pauvres : 85% de la population est pauvre. Ainsi, le problème est qu’on perd notre eau et nos montages. Et où nous vivons, dans le département de K’iche’, l’histoire est liée de près aux montagnes, de fait, le nom vient de là, parce que K’i signifie ‘’nombreux’’ et che signifie ‘’arbres’’, c’est-à-dire que nous cohabitons avec les poumons des montagnes, de la Terre-Mère. »

Le matin du 7 juin, des membres du CPK ont identifié un camion chargé de bois. Les exploitants n’avaient pas d’autorisation pour couper des arbres dans cette zone protégée. Face à cette situation, les membres du CPK ont décidé de remettre le véhicule aux autorités de l’INAB, préservant l’intégrité du véhicule tout comme celle des personnes qui le conduisaient. Avant d’arriver au bureau des autorités, un groupe d’hommes armés les a menacés directement. La défenseure Lolita Chávez et les membres du CPK présents, parmi lesquels se trouvaient des mineurs et des femmes, ont fui pour aller chercher refuge.

Face à ces faits, nous affirmons notre solidarité avec le CPK et avec sa décision de défendre le territoire contre les gestes de vandalisme des exploitants forestiers. Nous rappelons que des situations similaires ont été vécues ailleurs, notamment à Cherán, au Mexique, où les femmes purépechas ont dû faire face au pouvoir des exploitants forestiers, qui étaient également des narcotrafiquants actifs et violents. Dans plusieurs régions du continent, les mafias du narco assument des « tâches lucratives » comme la coupe d’arbres et la destruction des forêts, avec l’aval des pouvoirs politiques des narcogouverments.

Nous exigeons que l’État guatémaltèque établisse sa responsabilité face à ces groupes d’« entrepreneurs » qui font partie du crime organisé, et qu’il garantisse la sécurité de Lolita Chávez et des membres du CPK, ainsi qu’une sanction pour les personnes ayant menacé avec des armes à feu la population civile. Nous exigeons que les dénonciations faites par le CPK et par notre sœur Lolita Chávez fassent l’objet d’enquêtes, et que l’on empêche les entrepreneurs de la mort de continuer de réaliser ces crimes.

Nous voulons que Lolita Chávez puisse poursuivre ses tâches de gardienne de la vie, avec des garanties complètes pour sa sécurité.

 

Fin aux féminicides au Guatemala

Fin à la persécution et aux menaces contre les défenseures de la vie

 

PRIMERAS FIRMAS:

 

Desde Argentina

Nora Cortiñas, Madre de Plaza de Mayo Línea Fundadora

Mirta Baravalle, Ma

Feministas del Abya Yala

Pañuelos en Rebeldía

Espacio de género del FPDS – CN

Frente Popular Darío Santillan. Espacio de mujeres.

Cátedra Libre Virginia Bolten

Casa de la Mujer “Azucena Villaflor”, La Plata. Colectiva Feminista Autónoma.

Movimiento Centroamericano 2 de Marzo

Asamblea de Mexicanxs en Argentina

Colectivo Ni Una Menos – Argentina

Nómadas, comunicación feminista. Comarca Andina, Patagonia

Secretaría de Género de Central de Trabajadores de la Argentina – Autónoma

Secretaría de Pueblos Originarios de CTA – autónoma.

Mujeres en Lucha. Movimiento Popular La Dignidad.

Centro Político Social y Cultural Olga Vázquez – La Plata

Asamblea por la Vida – Chilecito – La Rioja

Salamanqueras del Valle de Famatina – Chilecito – La Rioja

Frente Popular Darío Santillán

Central de Trabajadores de Argentina – Autónoma

Desde Guatemala

Red de Sanadoras Ancestrales del Feminismo Comunitario desde Iximulew-Guatemala

Comunicadoras Comunitarias

Feministas Autónomas

Abuelas del Movimiento Nacional de Comadronas Nim Alaxiq Mayab

Mujeres por la Verdad y la Justicia Mujemaya- K´iché

Mujeres en Resistencia de su territorio del Estor Izabal

Mujeres en Defensa de la Vida, San Rafael las Flores

Mujeres en Defensa de Territorio Maya Chorti – Camotan

Defensoras de Bienes Naturales de territorios en situación de riesgo político

Cármen Urias y familiares de la Plaza de las niñas del 8 de Marzo

Asociación de Mujeres Aq´ab´al, Barillas – Huehuetenango

Desde Costa Rica

Ni Una Menos

Obatefete Brorari – jóvenes guerreras y guerreros Terrabas.

CIEM de Occidente UCR

Jaurías Comunicación Feminista

FECON

BLOQUE VERDE

Guanared

Departamento Ecumenico de Investigación -DEI-

Epistemologías del Sur

Desde Honduras

OFRANEH

COPINH

Red Nacional de Defensoras de Derechos Humanos.

Programa radial “Sin Café no hay mañanas”, de la Central de Cooperativas Cafetaleras.

Desde Paraguay

Organización de Mujeres Campesinas e Indígenas. CONAMURI.

Marielle Palau. Base IS

Desde Bolivia

Feminismo comunitario antipatriarcal

Comunidad de Teólogas de Abya Yala.

Centro de Saberes Alternativos Thakichañani, El Alto

Comunidad de Teología y Pastoral Andina

Desde Chile

Ukamau

Warmipura – Colectivo de Mujeres Migrantes

Congreso de los Pueblos Chile

Desde México

Lunas Lesbofeministas.

Grupo ETC.

Desinformémonos

Desde Colombia

Congreso de los Pueblos.

Desde Brasil

Centro Ecológico

Desde Nicaragua

Fondo Centroamericano de Mujeres -FCAM-

Desde Canadá

Todos por Guatemala. Toronto y Montreal.

Desde otros territorios

SOLdePAZ- Pachakuti – Asturias

Red en Coordinación de Biodiversidad

Movimiento Migrante Antipatriarcal

Movimiento de Mujeres de Kurdistan

Enviar adhesiones a abyayalalibre@gmail.com