Montréal, 1 octobre 2010
Après l’assassinat le 27 novembre 2009 du militant écologiste Mariano Abarca, à la sortie de son domicile au Chiapas, Mexique, sa famille ainsi que des membres de sa communauté et des organisations de défense des droits humains et de l’environnement ont exigé des autorités que soit menée une enquête indépendante, juste et impartiale. De même, ils ont dénoncé les constantes violations des droits humains dérivées des activités minières de l’entreprise canadienne Blackfire Exploration Ltd dans la municipalité de Chicomuselo. Actuellement, six personnes sont emprisonnées et accusées de cet assassinat. La famille Abarca considère que l’entreprise Blackfire est responsable de la violence suivant l’ouverture de la mine qui a conduit à l’assassinat de Mariano et qui est toujours présente dans la région.
Jose Luis Abarca Montejo, le fils de Mariano, a terminé hier sa tournée de six jours à travers le Canada (du 24 au 30 Septembre), à la mémoire de son père, dont le but était de faire entendre la voix des différentes communautés touchées par l’exploitation minière.
Le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), partie au suivi de cette affaire, a interviewé Jose Luis Abarca le mardi 28 septembre dernier. Dans le cadre de cette entrevue, Jose Luis a déclaré que sa visite avait pour buts principaux de dénoncer la situation des défenseurs des droits humains au Mexique, victimes de menaces continues, de harcèlement, de délocalisation et bien souvent qui courent le risque de perdre la vie pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, de montrer la relation entre ces événements et le lien qui existe entre Blackfire Exploration Ltd et le gouvernement du Mexique ainsi que de démontrer son soutien au projet de loi C-354 qui a été proposé par le député du NPD Peter Julian.
Le projet de loi C-354 permet aux personnes qui ne sont pas citoyennes canadiennes de porter plainte devant les tribunaux canadiens en matière de responsabilité civile des entreprises pour violation du droit international ou de traités auxquels est partie le Canada, et ce, même lorsque ces actes se sont produits à l’étranger. Jose Luis Abarca a déclaré que ce projet de loi est considéré comme un espoir pour que justice soit faite en offrant ce recours aux communautés touchées par les actions des sociétés multinationales.
En conclusion à l’entrevue, Jose Luis a exprimé que son intérêt va au-delà du niveau personnel, qu’il s’agit d’un intérêt social et communautaire, engagé dans la lutte pour la protection de l’environnement et des droits humains. Jose Luis Abarca invite la société québécoise à réfléchir sur la manière par laquelle nous sommes tous et toutes touchéEs par la destruction de la nature dont nous faisons partie.