Le 23 avril 2019, le peuple Mapuche célébra une victoire qui ne s’oublierait pas de sitôt. En effet, six personnes de la communauté Campo Maripe furent absoutes de toute accusation d’usurpation des terres de Vaca Muerta émise par les compagnies de pétrole, le gouvernement Neuquén et les propriétaires terriens grâce au juge Garantias Gustavo Ravizzoli.
Le cauchemar commença en 2013, lorsque les compagnies YPF et Chevron signèrent des accords avec l’État argentin pour exploiter Vaca Muerta, où habitent plus de 30 communautés autochtones, violant par ce fait la législation du propre pays, qui en 2001 a ratifié la Convention 169 de l’OIT, l’un des instruments juridiques plus importants pour la protection des droits des peuples autochtones.
Les demandeurs en justice, soit le gouvernement et les pétrolières, espéraient une condamnation de 3 ans en prison pour les membres de la communauté Campo Maripe, ce qui semblait plausible puisque même le procureur ne cachait pas son aversion pour les revendications Mapuche, les accusant de ne pas être un peuple autochtone et de ne chercher qu’à soutirer de l’argent des compagnies pétrolières.
Cependant, la défense des accusé.e.s a réclamé la reconnaissance de l’identité autochtone de la communauté et le respect à ses droits ancestraux, tel que prévu par la Constitution argentine et la C169 de l’OIT. D’ailleurs, des études datant de 2015, effectuées à la demande du gouvernement provincial, démontraient que la communauté Campo Maripe vivait dans la zone de Añela depuis au moins 1927 et c’est entre autres pourquoi les membres de la Confédération Mapuche déploraient autant être traités d’usurpateurs.
Ainsi, le revirement de situation en faveur des défendeurs Mapuche opéré par le juge Ravizzoli en était d’autant plus saisissant. « Pour la première fois depuis des années, nous, Mapuche, sentons que nos droits ancestraux ont été respectés et exposés par une autorité étatique, tel un juge. Nous célébrons que le pouvoir juridictionnel ait remis les choses à leur place et ait exigé que le pouvoir politique se conforme à la loi », affirme la Confédération Mapuche.
Source : Página12.com.ar (par Darío Aranda)
Photo : Télam