HomeCommuniquéTrudeau interpellé sur les violations des droits humains au Chili

Trudeau interpellé sur les violations des droits humains au Chili

ACTUALISATION

« En réponse à l’appel lancé en début de semaine par des militant.e.s et des politiciens canadiens à Justin Trudeau et à son gouvernement pour prendre position et dénoncer les abus au Chili, RCI a pu communiquer avec le ministère des Affaires mondiales qui nous a dit de suivre de très près ce qui se passe dans ce pays d’Amérique du Sud. »

Pour lire l’article complet (en espagnol seulement) : RCI

——————–

Montréal, 9 décembre 2019 – Réuni.e.s en conférence de presse, Andrés Fontecilla, député de Québec solidaire, ainsi que le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL) ont pressé le premier ministre Justin Trudeau de reconnaître et dénoncer la crise politique et humanitaire que vit le Chili, ainsi que de poser de gestes concrets pour condamner la violence perpétrée par les forces policières et la criminalisation de la contestation citoyenne. «Le Canada se vante d’avoir bonne réputation sur la scène internationale. Il est temps de passer de la parole aux actes. Le silence du Premier ministre est assourdissant.» a dénoncé Rosa Peralta, porte-parole du CDHAL. L’organisme a demandé du même souffle qu’une enquête approfondie et impartiale sur les crimes graves commis par la police et les forces armées soit entamée. La position a également été endossée par Amnistie internationale.

Une répression sans précédent en démocratie dénoncée à l’échelle internationale Convoqués par le CDHAL le 22 octobre dernier, plus d’une quarantaine d’organismes canadiens ont déjà signé une déclaration pour dénoncer la répression militaire et policière démesurée contre les protestations au Chili. Selon le dernier rapport du 6 décembre de l’Institut national pour les droits humains (INDH), 26 personnes ont perdu la vie, plus de 15 000 ont été arrêtées et 11 000 ont été blessées. L’INDH rapporte également 352 plaintes pour blessures oculaires, 1383 violations signalées dont 192 victimes de violence sexuelle (dénoncée à travers le monde par l’intervention féministe Un violeur sur ton chemin) et 405 cas de torture. Les délégations d’Amnistie internationale, de la Commission interaméricaine des droits de l’homme de l’OEA et de Human Rights Watch confirment ce bilan. Malgré les rapports présentés par les observateurs, le président chilien Sebastian Piñera s’obstine à démentir et à faire fi des recommandations mises de l’avant par tous ces organismes.

Dans une mobilisation nationale débutée le 18 octobre 2019, les Chiliennes et les Chiliens sont sortis dans les rues pour exiger la fin des inégalités, de la précarité économique et des injustices sociales qui leur ont été imposées par la dictature de Pinochet et qui se sont poursuivies pendant les 30 dernières années. Immédiatement après cette explosion sociale le président Sebastian Piñera a décrété l’état d’urgence, imposé un couvre-feu et déployé les forces armées pour contrer les manifestations. En dépit de la levée de l’état d’urgence, les protestations continuent partout au pays, de réformes économiques, sociales, politiques et constitutionnelles significatives sont demandées. Depuis un mois, les accusations de violence systématique de la part des forces policières ont atteint des niveaux alarmants.

CDHAL https://www.cdhal.org/
Collectif Place de la Dignité https://www.facebook.com/PlaceDeLaDignite/

————-
Le collectif Place de la Dignité a lancé un appel pour que les personnes envoient un message au Premier Ministre Justin Trudeau en lui demandant de condamner les violations des droits humains au Chili et d’utiliser tous les moyens diplomatiques et internationaux pour exiger la fin de la répression et une enquête approfondie et impartiale sur les crimes commis.

Vous pouvez copier le texte suggéré ci-dessous et le coller dans le site indiqué plus bas.
Monsieur le Premier Ministre

Préoccupé(e) par le silence du gouvernement canadien devant la crise humanitaire en cours au Chili, je vous demande de la reconnaître, de la dénoncer publiquement et d’exiger le respect des droits et libertés.

Depuis le 18 octobre, les Chiliens exigent la fin des inégalités, de la précarité économique et des injustices sociales qu’ils subissent depuis 1973. Ils demandent d’importantes réformes économiques, sociales, politiques et constitutionnelles et la démission du président Sebastián Piñera.

Le 19 octobre, Piñera a déclaré la guerre à son peuple délégitimant ainsi les droits des citoyens de manifester et violant l’article 20(1) de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). La police et les forces armées ont systématiquement commis des actes atroces, enlèvement, viol et torture, violant l’article 5 de la DUDH.

Depuis le 12 décembre, l’Institut national des droits humains du Chili, Human Rights Watch et Amnistie Internationale rapportent 26 décès sous enquête, 15 000 personnes arrêtées, incluant adolescents et enfants, 11 000 personnes traitées par les services d’urgence et 352 cas de blessures oculaires. Il y a 709 actions judiciaires: 108 pour violence sexuelle et 544 pour torture.

Le 10 décembre 2018, vous avez dit: « Le Canada s’engage fermement à protéger et à promouvoir les droits de la personne. Nous ne resterons pas indifférents alors que des centaines de milliers de personnes à travers le monde subissent de graves violations de leurs droits humains. Nous n’hésiterons pas à condamner les violations des droits de la personne, peu importe l’endroit où elles sont commises. » Je vous demande de condamner les violations des droits humains au Chili et d’utiliser tous les moyens diplomatiques et internationaux pour exiger la fin de la répression et une enquête approfondie et impartiale sur les crimes commis. Soyez un émissaire de la protection des droits humains, pas un complice d’abus.

Respectueusement
https://pm.gc.ca/fr/nous-joindre/contact?fbclid=IwAR2seJA5nVxtIbWNJ6ibdFPjCOcLPWqYh-B7v9cnfKgECb5s3vSq6z-bBkg