Plusieurs personnes, s’identifiant comme femmes, ont réalisé la chorégraphie mondialement reproduite Un violeur sur ton chemin, initiée au Chili par le collectif féministe LasTesis, à Montréal.
Entre le 6 et le 7 décembre, la chorégraphie a été reprise en français et en espagnol par les féministes latinoaméricaines et canadiennes dans plusieurs endroits de Montréal. Une des démonstration a été réalisé devant le consulat chilien. Elle avait pour objectif de dénoncer les violences sexuelles et de genres faites par les agents armés et par le gouvernement de Piñera comme arme de répression devant le soulèvement populaire des dernières semaines.
Les collectifs féministes qui ont convoqué les protestations ont mis l’accent sur le caractère symbolique du 6 décembre pour le Canada, en tant que journée nationale d’actions contre la violence exercée contre les femmes. Ce jour commémore les 30 ans du massacre antiféministe dans les classes de l’institut Polytechnique de Montréal, dans laquelle 14 femmes ont été assassinées avec une arme à feu.
Dan Dorantes, femme latina, queer et migrante a expliqué l’importance pour elle de participer à ces actions comme Mexicaine vivant à Montréal:
Au Mexique, de 9 à 14 femmes sont assassinées chaque jour. Et les formes parmi lesquelles se manifestent la misogynie sont chaque fois plus voraces. C’est une conversation qui peut facilement être invisibilisée. À Montréal dans le contexte national du Canada, il y a des formes d’expressions du sexisme, mais celles du Mexique sont très particulières parce qu’elles sont plus en résonances avec celles du Chili et d’Amérique latine. Nous sommes seulement nous, les femmes latinas, les femmes mexicaines, les femmes de couleur, qui doivent ouvrir ces conversations à Montréal.
D’autre part, Marusia Ahumada, membre de Tribu, un collectif de femmes féministes latinoamericaines vivants au Canada, situe ces manifestations artistiques dans le plus large des soulèvements et insurrections au niveau continental:
Il a été posé en Argentine, au Chili et en Amérique latine en général, que la révolution sera féministe ou ne sera pas. Un réveil a surgi de manière spontanée au niveau national et de tous les côtés du continent, mais nous n’oublions pas toutes les luttes que nous avons effectuées comme femmes, nous n’oublions pas que l’on continue à être tuées, que l’on continue à être violées et que nous continuons d’être violentées. Et bien sûr, que les changements nécessaires doivent se produire à un niveau structurel. Toutes les lois que nous avons aujourd’hui sont patriarcales. Elles sont anachroniques, elles ne nous représentent pas et vont au détriment de nous en tant que genre.
Pour écouter la nouvelle ( en espagnol seulement) : ALER
Crédit photo : Naira Santana