Le 7 avril 2020, en Équateur, un déversement de pétrole et de carburant s’est produit dans le secteur de San Rafael, à la frontière entre les provinces de Napo et de Sucumbíos. La cause de cette marée noire est la rupture du système d’oléoduc trans-équatorien (SOTE), de l’oléoduc de pétrole brut lourd (OCP), et de l’oléoduc polyvalent Shushufindi-Quito. Cette rupture est survenue suite à l’érosion du lit du fleuve Coca qui a provoqué un enfoncement de la terre et la formation d’un gouffre d’environ 70 mètres. Les sociétés Petroecuador et OCP Ecuador ont informé que le pompage de pétrole brut a été suspendu le mardi 7 avril.
Ce déversement s’est produit sur une distance de 30 km, qui était considérée comme une zone à très haut risque car elle passait par le volcan Reventador, traversait des centres peuplés, franchissait les limites des réserves écologiques de Cayambe Coca et Gran Sumaco, et passait par la cascade de San Rafael.
Selon le journal Gestion, jusqu’à présent, environ 70 communautés autochtones sont affectés par cet accident. La Confédération des nationalités autochtones de l’Amazonie équatorienne (CONFENIAE) estime de son côté que la contamination des rivières affectera au moins 120 communautés et 97 000 personnes.
Si on prend en compte les déclarations des autorités, on remarque qu’aucune d’elles ne mentionne qu’une marée noire s’est produite ; elles parlent d’affaissement des terres, de réduction de la pression des oléoducs et de suspension de leur exploitation. Cette omission est irresponsable car elle empêche les personnes vivants dans les communautés de prendre les mesures préventives nécessaires pour se protéger.
Alors que cette marée noire, comme toutes les marées noires, a des conséquences irréversibles sur les écosystèmes et touche de manière non négligeable les communautés résidant au sein des territoires affectés. Le déversement a affecté d’importantes masses d’eau comme les rivières Coca et Napo. Les substances contenues dans le pétrole, telles que les hydrocarbures, les métaux lourds et les minéraux, sont très toxiques pour l’environnement et la santé de la population.
De plus en période de pandémie, ce type de problèmes rend les populations touchées par la contamination plus vulnérables. Leur accès à l’eau potable est compromis.
Mais au cœur de ces problèmes sanitaires et environnementaux, la priorité est à nouveau donnée aux objectifs de l’industrie pétrolière. L’une des premières déclarations faites par les compagnies est que la réparation des oléoducs prendra trois semaines et qu’entre-temps des variantes seront appliquées aux oléoducs. La même chose se répète toujours, la priorité est de rétablir le revenu économique qui n’est pas perçu, le reste peut attendre ou ne jamais être établi. C’est l’expérience des déversements qui se produisent presque quotidiennement dans les champs pétrolifères de l’Amazonie.
Source: agenciaecologista.info – eluniverso.com – gestion.pe
Photo: eluniverso.com/noticias