La lauréate du Prix Goldman a affirmé que des inconnus tirent à son domicile, où se trouve son époux
La paysanne de Cajamarca Máxima Acuña de Chaupe, lauréate du « Nobel environnemental » pour faire face à l’exploitation minière transnationale Yanacocha, a dénoncé aujourd’hui une nouvelle agression à son encontre.
La lauréate du prix Goldman a signalé que des inconnus tiraient contre son domicile situé à Celendín, Cajamarca. « Il y a une heure, mon mari m’a appelé, me disant qu’ils tirent sur la maison, il est seul, il est enfermé, je ne sais pas ce qui peut lui passer cette nuit », a déclaré l’agricultrice dans Cuarto Poder.
Le 18 avril dernier, lors d’une cérémonie aux États-Unis, Acuña de Chaupe a reçu la reconnaissance maximum des militants écologistes dans le monde pour sa lutte contre la compagnie actionnaire de la péruvienne Buenaventura, étatsunienne Newmont et contre la Société Financière Internationale (SFI) de la Banque Mondiale (BM).
Depuis cinq ans, elle dénonce les menaces et attaques contre elle, contre son habitation et contre sa famille.
«Jusqu’aujourd’hui je suis menacée, la compagnie ne reste pas tranquille (…) Depuis 2011, je lutte contre Newmont, ils sont venus me maltraiter, me frapper, ma vie est menacée » a-t-elle déclaré aujourd’hui dans une interview à América Televisión.
À la fin de 2014, la Cour pénale d’appel de Cajamarca a aquitté Máxima Acuña et sa famille en rejetant la plainte d’usurpation de terrains présumée qu’a déposé à son encontre l’exploitation minière Yanacocha. Son habitation se trouve au Tragadero Gande Las Posadas, une zone proche de la Laguna Azul, une des quatre sources d’eau qui seraient détruites si le projet Conga allait de l’avant.
Acuña de Chaupe soupçonne la compagnie. « Qui d’autres ça pourrait être ? Ils tirent. Je n’ai pas de problème avec d’autres personnes, seulement avec Yanacocha, seulement pour défendre ma terre, seulement pour défendre la nature », affirme-t-elle. En mai 2014, la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) a accordé une mesure de précaution en faveur de 46 leaders de Cajamarca qui s’opposent au projet minier de la zone. Parmi les bénéficiaires, on trouve Acuña et sa famille.
Pour Máxima, il y a seulement un coupable : « Je veux que ce soit clair, cette nuit, que si quelque chose m’arrive, c’est la responsabilité de la compagnie Yanacocha et des autorités qui ne disent rien, qui ne défendent jamais la population, qui défendent seulement les entreprises. »
Au moment de la conclusion de cette note, Yanacocha ne s’est pas prononcée sur la question. Celui qui s’est manifesté, c’est le Ministre de l’Intérieur du Pérou, qui a informé que les policiers sont allés dans la zone de l’habitation d’Acuña suite à sa plainte.
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